ORANGES AMERES.
Pourquoi m'aimes-tu de si cruelle manière?
Suis-je si peu pour me traiter ainsi?
Ma vie ressemble à une soufrière
Prête à flamber. Je frôle l'asphyxie.
Tu me visites seulement quand ça t'arrange
Sans te poser la plus petite question.
Tu prends la vie comme on pèle une orange
Jetant l'écorce sans moindre hésitation.
Puis, un à un, les quartiers tu détaches
Croquant la chair, tu dégustes la pulpe
Sans te presser, attention à l'attache!
Te délectant du si savoureux jus.
Mais sous ta langue si un pépin se glisse
Tu le recraches au loin sans précaution.
Tu ne tolères pas qu'un intrus sévisse
Entre ton fruit et sa dégustation.
As-tu songé au devenir des rêves
Qui se ternissent au bout d'un bel été?
Le froid venu, les envolées se gercent,
Les coeurs ardents commencent à grelotter
A trop presser la vie elle se dessèche
Son goût sucré peut devenir amer.
L'acidité crispe mes lèvres fraîches
Ton insouciance m'agace et m'exaspère.
Février 2003.
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