FRIMAS
Le vent rugit, le vent ricane,
Déchire les feuilles du verger.
Le vent se déchaîne et profane
Le secret des jupes soulevées.
Il s’enroule autour des platanes
Fait ployer l’herbe sous le joug
De ses rafales qui ravagent
Les faibles fleurs et les condamnent.
Les effeuillant, leur arrachant
Dans un râle leur beauté précaire
Ternissant le bleu enivrant
D’un ciel d’été. Place à l’hiver !
L’automne pas encore installé
Et déjà le vent nous rappelle
La fin des idylles, enterrées
Les amours et les ritournelles.
Qui enfiévraient nos tendres coeurs
Et se moquaient du temps qui passe.
Secouons-nous de la torpeur,
De la langueur qui nous menacent.
L’hiver n’est pas qu’un lion qui dort,
Il peut se montrer très canaille
Le don d’aimer est un trésor
Qui se rit bien de la grisaille.
Si les journées se raccourcissent
Un bonheur intense et choyé
Se moque pas mal des sévices
Que veut lui infliger Morphée.
Septembre 2002
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