FIDELE.

O! Mon amie si douce au regard bienveillant.
O! Ma tendre maîtresse au sourire désarmant.
Me diras-tu enfin ce qui te fait frémir?
Pourquoi me caches-tu l'objet de tes soupirs?

Depuis de si longs mois nous partageons à deux
De l'enfance, les rires et les chants et les jeux.
De toutes tes folies, de toutes tes pensées
Je suis seul confident et peux te consoler.

Il suffit que tu boudes et je suis abattu.
Si tu pleures, je suis triste et je ne mange plus.
Je cherche ton regard et je creuse le dos
La tête sur ta cuisse, les yeux en gouttes d'eau.

Je quête une caresse de tes menottes fines
Que je lèche sans fin. Et quand tu me câlines
Je manque de fierté en te tendant mon flan.
Je donnerais ma vie pour retenir l'instant.

Voilà, tu me souris, ma gracieuse maîtresse
Ton coeur est consolé par toute la tendresse
Que veut te témoigner un fidèle compagnon
Que tu apprivoisas un jour de compassion.

Un maître abominable m'ayant abandonné
Pour partir en vacance, sur le bord d'un fossé.
Tu te pris de pitié pour un si piètre chien.
Tu me sauvas la vie, depuis elle t'appartient.

Serre moi dans tes bras et tiens-moi sur ton coeur
Tu peux puiser en moi cette unique chaleur
Qu'un chien reconnaissant désire partager:
L'indestructible amour, l'ultime fidélité.

Février 2003