ADOLESCENCE.
Ces amours de jeunesse que je voudrais revoir.
Ces tendres affections que j'aimerais revivre.
Ces émois juvéniles qui nous donnaient espoir.
Ces chastes sentiments qui nous faisaient rougir.
J'avais juste quinze ans et j'étais ta vestale
Qui agitait tes nuits, qui te faisait trembler.
Tu me prenais la main, un geste bien banal
Et pourtant je fuyais,mes sens affolés.
Je ne comprenais pas ce tumulte si doux
Qui bousculait mon coeur, mon corps et mes pensées.
Puis tu me souriais, tu ne voyais que nous.
Nous étions seuls au monde, nous étions naufragés.
Lorsque tu surgissais au détour du chemin
Qui menait à la gare où nous devions nous voir,
Je détournais les yeux, me retenais en vain,
Je m'élançais vers toi, tu avais tout pouvoir.
Toi tu en avais seize et j'étais la première
Qui te faisait vibrer, qui te donnait envie
De chavirer tes sens. Oui, j'étais ta guerrière
Qui harcelait tes joies, qui agaçait ta vie.
Nous étions innocents, nulles impuretés
Tâchaient nos rendez-vous, nous n'étions qu'amoureux
De l'amour que chacun pouvait se prodiguer
Nous ignorions l'étreinte, nos gestes étaient frileux.
La vie nous a repris, nous éloignant soudain.
Nos familles retrouvaient leur train-train, leur travail.
Les vacances finies, nous nous lâchions la main,
Rêvant à l'an prochain, aux tendres retrouvailles.
Où es-tu à présent, mon amour de passage ?
Vers quels cieux amoureux t'es-tu laissé porter ?
Te souvient-il parfois de nos caresses sages,
De nos élans timides, de nos baisés volés ?
Novembre 2002
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