DECEPTION

Qu’est-ce donc qui te rend hésitant
Pour tarder à me retrouver ,
Où est passé ce fol amant
Prêt à mourir sous mes baisers?

C’est si doux de croire qu’à tout âge
On peut susciter du désir
Trouve-t-on si inconcevable
De vouloir donner du plaisir ?

Je te plais, tu me plais, dès lors
Qu’avons-nous à nous reprocher ?
Qui a raison et qui a tort
La passion est-elle un péché ?

Explique-moi ce lourd silence
Hésites-tu à t’engager?
Que dissimulaient ces avances ?
Un jeu de rôle vite avorté ?

Je suis dès lors impardonnable
De m’être si vite enflammée
Pour un Don Juan si minable
Un Roméo en mal d’aimer.

L’absence de toi me rend sévère
Et injuste car je sais très bien
Qu’il te faut traverser la mer
Pour m’étreindre et ce n’est pas rien

De bousculer des habitudes
De reconstruire une autre vie
Sans provoquer quelque éraflure
Surmonter quelque acrimonie

Je veux bien t’espérer sincère
Pour secouer mon athymie
La jalousie t’est familière
Vivre sans toi est agonie.

Septembre 2002