PRECOCE HIVER
Farouche et silencieux, replié sur lui-même,
Scrutant d’un regard froid des horizons sans joie,
Il restait sans bouger, raidit contre sa peine
Broyé par un chagrin qui le laissait sans voix
Grand, austère, le teint blême, il contemplait la mer
Serrant contre son cœur la photo d’un enfant,
Ce fils tant désiré qu’un mal héréditaire
Venait de lui ôter : il aurait eu 15 ans!
Dans cette armure tragique qui l’isolait du monde
Et que jamais personne ne pourrait entamer
L’univers s’écroulait autour de cette tombe
Souffrance et agonie ensemble avivées.,
Seul et désemparé, noyé dans son silence
Il tenait face au temps qui l’avait mutilé
Lui arrachant l’enfant de la dernière chance
L’ultime descendant , d’un monde, l’héritier.
10 Décembre 2010