Entends- tu mon Amour, le doux chuchotement
Que la terre et la pluie font en se rencontrant ?
Depuis de nombreux jours elles avaient rendez-vous.
L'une attendait son heure,
L'autre n'en pouvait plus
De brûler, de craquer, de gémir sous les coups
D'un soleil triomphant, implacable, ravageur.
La nuit la consolait, apaisait pour un temps
Les brûlures que le jour Phoebus lui infligeait.
Je n'ai plus de forêts, mes prés sont dévastés.
Tu as bu mes rivières,
Mes sources sont taries,
Ma peau est craquelée,
Mes oiseaux sont partis "
Gémissait notre Terre en retenant sa vie.
O! Ciel, je t'en supplie, laisse couler tes larmes,
Contemple juste un instant
Ce peuple de fourmis qui s'agite sous toi.
Il pleure l'agonie de Cérès sa mère
Sa douleur me désarme,
Son remord est flagrant
Il a besoin de toi.
Ne peux-tu pour un temps calmer son désarroi ?
Et voilà, mon Amour, pourquoi la pluie ruisselle
Sur la terre desséchée qui se mourait d'amour
Pour un astre orgueilleux qui pensait que sur elle
Il avait tout pouvoir et ce, jour après jour.

Août 2002.