2003, UN ETE TOUT FEU TOUT FLAMME...
Ce n'est qu'un tremblement que la chaleur enfante,
Un froissement ténu d'ailes de papillons.
L'air gorgé du crin-crin des sauterelles stridulantes
Retient son moindre souffle, son plus léger frisson.
L'herbe crisse et poudroie sous l'astre qui la brûle
Les animaux frappés par la malédiction
Se terrent dans les sous-bois, fuyant la canicule
Qui assoiffe sans trêve toute la création.
Soudain le feu jaillit tel un géni rougeâtre
Tordant, brisant, broyant les arbres affolés
Qui tendent vers le ciel en un geste idolâtre
Leurs longs bras protecteurs, à demis calcinés.
La forêt engloutie, les flammes se délectent
Du plus infime obstacle qui voudrait résister
Au vorace appétit dans lequel se repaissent
Des pyromanes fous, des déments meurtriers.
Qui portera secours à la terre gémissante?
Qui viendra faire barrière au feu dévastateur?
Qui voudra porter aide à la nature hurlante?
Qui saura apaiser ce brasier destructeur?
Dans un ballet grondant le ciel se met en branle
Profitant de l'octroi, l'armée des canadairs
Vengeresse intrépide, se déleste et étrangle
Les langues incandescentes par des sanglots de mer.
Août 2003
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